14 Novèmbre 2024

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Existe-t-il une prédisposition génétique à la carie dentaire ?

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La carie dentaire est une maladie chronique induite par le biofilm dentaire et dépendante du sucre, qui se trouve modulée par de multiples facteurs. Elle représente un défi de santé publique mondial en raison de ses taux d'incidence et de prévalence élevés.

Certaines études ont fait état d'une association entre la prédisposition aux caries dentaires et la génétique, affirmant que les gènes peuvent agir comme des facteurs de risque ou de protection. Toutefois, la littérature scientifique n’est pas unanime sur le sujet, certaines recherches montrant que les facteurs environnementaux se superposent à la génétique dès la vie prénatale.

Étant donné que les jumeaux monozygotes (MZ) partagent un code génétique identique, alors que les jumeaux dizygotes (DZ) ne partagent qu'une partie de leurs gènes, des études comparatives entre ces deux groupes semblent pertinentes pour estimer la part relative au génotype et la part relative à l'environnement dans l'apparition des caries dentaires au sein de la population.

Matériel et méthodes Dans une revue systématique publiée en ligne en juin 2023 dans le Journal of Dentistry, les auteurs ont évalué la concordance de la présence de caries dentaires entre les jumeaux monozygotes (MZ) et dizygotes (DZ).

Ces chercheurs ont effectué un examen systématique des bases de données suivantes: Embase, Medline-PubMed, Scopus, Web of Science, complété par des recherches manuelles et dans la littérature grise via Google Scholar et Opengray.

Toutes les études d'observation évaluant les caries dentaires chez les jumeaux ont été incluses. Le risque de biais a été analysé à l'aide de la liste de contrôle de Joanna Briggs. Des méta-analyses ont été réalisées pour évaluer les probabilités regroupées et estimer les valeurs de concordance de l'expérience de la carie dentaire et de l'indice DMF (nombre de dents cariées (D), manquantes (M) et obturées (F)) entre les paires de jumeaux (p < 0,05). L'échelle GRADE a été utilisée pour évaluer le niveau des preuves publiées dans les articles inclus.

Résultats

Les chercheurs ont identifié 2 533 études, dont 19 ont été incluses dans l'analyse qualitative et 6 dans la synthèse quantitative. De plus 2 méta-analyses sont actuellement en cours d’élaboration.

Une association entre la génétique et le développement de la maladie carieuse a été observée dans la plupart des études.

Concernant l'analyse du risque de biais, 47,4 % des études présentaient un risque modéré. Une plus grande concordance de présence de carie dentaire a été observée chez les jumeaux monozygotes par rapport aux jumeaux dizygotes dans les deux dentitions (OR = 5,94 ; IC 95%, 2,00 - 17,57). Cependant, il n'y avait pas de différence entre les groupes de jumeaux MZ et DZ dans l'analyse comparant la concordance de l'indice DMF (OR = 2,86 ;IC 95%, 0,25 - 32,79).

Le niveau des preuves a été considéré comme faible et très faible pour toutes les études incluses dans les méta-analyses.

Conclusions

Sur la base des données de cette étude, les chercheurs ont conclu qu'il est peu probable que les facteurs génétiques influencent de manière significative l'apparition des caries.